Communiqué du 04 octobre 2008

 

1958-2008 : retrouvons l’esprit de la Vème République

 

 

MICHEL DEBRE,
1er Premier ministre de la Vème République

Nicolas DUPONT-AIGNAN en compagnie
de PIERRE LEFRANC,
ancien collaborateur du général DE GAULLE

La discrétion qui entoure le cinquantième anniversaire de la Vème République est étrange. Comme s’il ne fallait pas rappeler trop fort les grands mérites d’une constitution que l’œuvre du temps ou le retour du régime des partis auraient peu à peu rabotés…

Le double tour de force de la Vème République léguée par le général de Gaulle est d’avoir : réconcilié la France avec des institutions durables et consensuelles, après plus de 150 ans d’instabilité chronique, émaillés de révolutions ; réconcilié la République avec un exécutif fort et stable, notamment assis sur l’élection du président de la République au suffrage universel direct.

La grande force de la « Nouvelle République » mise en place en 1958, est ainsi d’avoir placé en son cœur la souveraineté populaire, laquelle selon le Général « se confond très exactement avec la démocratie ».

Mais cet esprit des institutions - c’est leur point faible - implique une pratique exigeante du pouvoir. Pour Charles de Gaulle, la force et la primauté de la fonction présidentielle nécessitaient en retour que son titulaire se soumette lui-même au peuple souverain et qu’il s’élève au-dessus des partis pour être le président de tous les Français. C’est bien entendu pourquoi le Général a démissionné de son mandat après l’échec du référendum d’avril 1969.

Mais tous ses successeurs n’ont pas fait preuve des mêmes scrupules : de révisions constitutionnelles en abandons de compétences à Bruxelles, la Vème République incarne désormais de moins en moins le peuple souverain.

Au point que le Parlement a pu, dans un silence assourdissant, bafouer ouvertement le référendum du 29 mai 2005 en ratifiant un traité européen qui dépossède un peu plus les citoyens du pouvoir de décider de leur propre avenir.

La Vème République, pour retrouver la pleine adhésion des Français, doit s’attaquer aux dérives qui la minent :

en rétablissant la supériorité du référendum et sa pratique régulière, afin de confirmer l’adhésion des Français à l’action présidentielle ; en permettant le retour d’un vrai multipartisme, le système bipartisan excessivement renforcé par le quinquennat et les réformes électorales récentes ayant tendance à étouffer la démocratie ; en garantissant un réel pluralisme médiatique, la détention des grands médias par des groupes privés tributaires de la commande publique rendant celui-ci incertain ; en établissant un vrai contrôle parlementaire sur les directives de Bruxelles et en limitant la boulimie de compétences de l’Union européenne ; en rétablissant le septennat qui, à l’inverse du quinquennat, garantit une vraie respiration démocratique du régime en dissociant élection présidentielle et élections législatives.

La Vème République demeure l’une des meilleures inventions institutionnelles depuis 1789, mais une invention qu’il est urgent, en son cinquantième anniversaire, de remettre sur ses deux jambes si on ne veut pas la voir péricliter.
 

Nicolas DUPONT-AIGNAN,

Député de l’Essonne et

Président du parti gaulliste Debout la République