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Européennes : les médias complices du désintérêt qu'ils déplorent ! |
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C'est la rengaine du moment dans les médias : « pourquoi donc l'élection européenne n'intéresse-t-elle pas les Français ? », « pourquoi l'abstention est-elle sur le point de battre des records ? ». Ces questions, les journalistes ne manquent pas de les poser à leurs invités politiques à chaque interview. Feignant de s'en émouvoir, ils en sont pourtant les premiers responsables ! Qui en effet peut mieux qu'eux susciter le débat contradictoire, et dès lors l'intérêt des électeurs ? Si les Français ne se passionnent guère pour ces élections, c'est bien, avant toute chose, parce qu'on ne leur en parle quasiment pas ! Et lorsque le sujet est abordé, les questions au cœur du débat, celles qui révèlent les lignes de clivage véritables, sont souvent mises de côté, au profit d'un faux débat UMP PS. Quand on sait que 97% des fois en 2008, les députés européens du PS et de l'UMP ont voté ensemble les directives qui leur étaient soumises, on comprend qu'il n'est pas possible de mobiliser l'électorat en lui présentant le débat de cette façon. Les médias feignent donc de s'émouvoir d'un phénomène dont ils sont les premiers responsables. TF1 par exemple n'organisera aucun débat pendant cette campagne ! La première chaîne de France n'invitera même aucun candidat dans ses journaux télévisés. Il est d'ailleurs très surprenant que rien dans les textes n'oblige une chaîne grand public et généraliste comme TF1 à couvrir un minimum la campagne, à organiser des débats. Comment savoir dès lors si les Français pourraient s'intéresser à cette campagne, puisque tout est fait pour qu'elle n'ait pas lieu ! Le service public fait à peine mieux. France3 organisera un grand débat, à 23 heures..., dans chacune des grandes régions électorales. France2 invitera les représentants des partis dans ses JT du soir et proposera un grand débat le 4 juin à 20h50. Autrement dit, l'unique grand débat national de la campagne aura lieu trois jours avant le vote...du jamais vu ! Les médias sont donc une nouvelle fois très loin de ce qu'on serait en droit d'exiger d'eux. Allons-même plus loin en faisant remarquer que leur attitude correspond parfaitement aux intérêts de l'UMP et du PS, qui n'ont aucun intérêt à ce que les Français se saisissent du débat. Le douloureux souvenir de 2005, quand contre toute attente le débat avait enflammé le pays et provoqué la montée puis la victoire du NON, est encore dans toutes les mémoires du Système...D'expérience on le sait, plus les Français entendent parler de l'Europe de Bruxelles, plus ils la rejettent, avec les partis qui l'ont toujours soutenue, PS UMP et Modem. Cela ne doit pas nous empêcher de nous mobiliser, sur la Toile et partout ailleurs ! Ne tombons pas dans le piège du désintérêt qu'on nous tend. Profitons au contraire des deux semaines et demi qui nous restent pour expliquer inlassablement la nécessité de tourner la page de l'Europe de l'échec.
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