Communiqué du 6 octobre 2006

 

Nicolas Sarkozy accentue sa rupture avec le Gaullisme.

 

 

 

Dans une longue interview publiée dans la revue « Le meilleur des mondes », Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur du gouvernement actuel, accentue sa rupture avec le gaullisme.

Ces derniers mois, son divorce avec la pensée et l’œuvre du général de Gaulle s’est amplifié :

  • Institutions qu’il promet de bouleverser en revenant sur les points essentiels de la Vème république (Primauté du Président élu au suffrage universel, fin de l’incompatibilité ministre-député, etc. -lire document-)

  • Bipolarisation partisane, alors que le gaullisme se veut rassembleur par une synthèse entre les valeurs de droite et de gauche,

  • Désintégration de notre modèle national et social par l’alignement doctrinal sur le modèle anglo-saxon, alors que le gaullisme ne peut être lui-même qu’avec une dimension humaine et sociale,

  • Acceptation sans restriction que la politique de la France « se fasse à la corbeille », alors que le gaullisme s’inscrit dans une démarche politique au seul profit de tous nos concitoyens et de la Nation,

  • Et maintenant… rupture, clairement annoncée, sur la politique gaulliste d’indépendance nationale.

 

Passons sur la liberté qu’il prend avec la solidarité gouvernementale* devant primer en toute circonstance, ainsi que sur le respect de la fonction et des responsabilités du Président de la République élu au suffrage universel, donc seul détenteur de la légitimité nationale.

 

Mais réagissons avec vigueur contre ses dernières agressions. Il remet en cause le domaine traditionnellement réservé au Président de la république que constitue la politique étrangère, domaine réservé jamais contesté par les successeurs du Général, y compris par ses détracteurs. L’idée d’un domaine réservé « me parait contraire à la démocratie » confit-il. De Gaulle antidémocrate ! On croirait entendre les extrêmes dénonçant le « dictateur de Gaulle » lors de son « retour aux affaires » en 1958. Mais personne ne peut oublier la leçon de démocratie véritable que nous a prodiguée le premier Président de la Vème République quand le peuple a manifesté son désaccord par référendum un certain 27 avril 1969**.

Nicolas Sarkozy étend son propos à la politique de défense et brise le tabou de la dissuasion nucléaire, responsabilité exclusive du Président de la république et chef des armées. « Est-ce qu’il faut revoir notre stratégie nucléaire ? La réponse est sans doute oui » assume le candidat UMP en préconisant une alliance privilégiée avec la Grande-Bretagne atlantiste.

Sans le moindre souci, il condamne la position de la France relative à la crise Irakienne et affirme qu’il ne veut plus d’une France « arrogante et pas assez présente ».

Enfin, sans aucun remord, il réaffirme son opposition à l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne alors qu’il est le vice-premier ministre d’un gouvernement qui a accepté le contraire.

 

Sa rupture avec le gaullisme est évidente ; le gaullisme ne peut s’accommoder du mensonge et du « girouettisme »*** politique que Nicolas Sarkozy élève au niveau d’une institution

 


*   Autre principe fondamentale de la constitution gaulliste.

**  Le NON l’ayant emporté lors du référendum sur la régionalisation et la réforme du Sénat, le Général de Gaulle met fin à son mandat. (Quelle leçon !)

*** Dernier exemple : la privatisation de Gaz de France