20/03/2005

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t A Notre-Dame, les « grands » du monde entier

 

t 500 000 personnes de la Concorde à l’Etoile

 

t Messes et cérémonies dans tout le pays


Adieu, mon Général

 

 

A Notre-Dame, les « grands » du monde entier

12 novembre 1970 - Notre-Dame de Paris était devenue Notre-Dame du Monde. Parmi les 8000 personnes qui étaient parvenues à prendre place dans la nef, on ne comptait pas moins de 80 souverains, chefs d’Etats et de gouvernement, venus de tous les horizons adresser un solennel adieu à Charles de Gaulle.

Un seul drapeau tricolore, un simple bouquet, ni oraison funèbre, ni sonnerie aux morts, ni absoute. L’office célébré par Mgr Marty témoignait d’une grande sobriété souhaitée par le Général lui-même. D’une grande dignité aussi : qu’ils fussent en uniformes constellés de décorations, en habits sombres ou en djellabas colorées, tous les assistants, figés dans un impeccable garde-à-vous, faisaient preuve d’un profond recueillement. Lorsque, à l’invite de l’archevêque de Paris, s’inclinèrent les têtes de ces empereurs, de ces rois et de ces présidents, jamais minute de silence ne fut plus impressionnante. Et en voyant Américains et Soviétiques, Arabes et Israéliens, Chinois et Guinéens, réunis au coude à coude pour cet ultime adieux, on pouvait mesurer l’ascendant que le Général avait exercé dans le monde pour que soit rassemblée une assistance d’origines, de races, de religions et de convictions aussi diverses.

Dehors, stoïques sous un ciel gris, plus de 100 000 Parisiens qui n’avaient pu prendre place dans la cathédrale ont tenu, malgré tout, à s’associer à l’hommage rendu à un homme dont ils savaient que le nom figurera dans les livres d’histoire de leurs enfants et petits-enfants. Un homme qui, trente ans plus tôt, avait lancé au plus fort de la tourmente, la petite phrase chargée d’espérance : »La France n’est pas seule ». Dans cette immense foule, un nombre extraordinairement élevé de jeunes, et même de très jeunes, qui ont tous conscience de vivre un moment historique.

Paris sur les Champs-Elysées.

500 000 personnes de la Concorde à l’Etoile.

Après les émouvantes cérémonies de Colombey et de Notre-Dame, c’est sur les Champs-Elysées que le peuple de Paris a rendu un dernier hommage à Charles de Gaulle. Sous une pluie glaciale, derrière des rangées de drapeaux tricolores qui barraient toute l’avenue, une foule évaluée à plus de 500 000 personnes a défilé, de 18h00 à 20h30, de la Concorde à l’Arc de Triomphe. Derrière la flamme où avait été placé un portrait du Général, une gigantesque croix de Lorraine a été formée par des milliers d’œillets, d’iris, de mimosas, de roses rouges et blanches, cependant que d’innombrables bouquets jonchaient le sol. Des femmes, qui n’avaient pu s’approcher du tombeau du soldat inconnu pour y déposer leurs fleurs, repartaient en sanglotant.

 

Messes et cérémonies dans tout le pays.

Dans un glas unanime, 50 000 cloches ont annoncé à 15 h 00 dans toute la France que la dépouille du Général venait de franchir le porche de l’église de Colombey.

Magasins fermés, administrations closes, salles de spectacles muettes : tous les Français se sont associés au deuil national. Dans les cathédrales ou les plus humbles chapelles, les foules se sont réunies dans la ferveur et le recueillement, ou ont participé aux cérémonies organisées devant les monuments commémoratifs.